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Anticyclones - Dépressions -Pression atmosphérique

La circulation des masses d’air au niveau planétaire

Schématiquement, comment cela se passe. On a 3 éléments principaux  qui régissent l’organisation de la circulation des masses d’air dans l’atmosphère :

  • A l’équateur, on a une masse d’air chaud et léger, et aux pôles, 2 masses d’air très froid et dense. L’air chaud et léger s’élève de l’équateur et à tendance à se diriger vers les pôles, alors que l’air froid et dense va avoir tendance à s’écouler à la surface de la terre en direction de l’équateur pour remplacer l’air chaud (courants de convection). Si la Terre ne tournait pas sur elle-même, sous nos latitudes nous serions en permanence balayés par un vent glacé venu des pôles, alors qu’en altitude, le courant chaud et léger voyageant de l’équateur vers les pôles provoquerait une couverture nuageuse permanente. 
  • Mais la Terre tourne sur elle-même, bonne nouvelle!!, de l’Ouest vers l’Est.  La conjugaison des mouvements de masses d’air froid et chaud avec la rotation de la Terre fait que les choses se passent autrement que décrit au-dessus. Ce mouvement de rotation va créer des turbulences et les masses d’air, déviés vers l’Est, vont s’enrouler sur elles-mêmes, dans des sens différents, selon qu’elles se trouvent dans l’hémisphère Nord ou l’hémisphère Sud (c’est comme le sens de rotation de l’eau dans un lavabo qui se vide dans l’H.Nord ou l’H.Sud, voir force de Coriolis, si ça vous intéresse).  Il faut noter aussi que la vitesse de rotation de la Terre est différente à l’équateur et aux pôles, 1600km/h à l’équateur et quasi nulle aux pôles, l’atmosphère qui est un fluide n’est pas entrainée de la même manière partout.
  • Au niveau des latitudes tempérées, les 2 masses d’air, celle descendant du pôle et celle remontant de l’équateur, circulent presque parallèlement, à très grandes vitesse, 4 à 500km/h, à des altitudes de 8 à 10km, c’est ce que l’on appelle les courants-jets. Les turbulences engendrées par la rotation de la Terre vont désorganiser ces masses d’air qui vont rentrer en contact et « se mélanger » (les masses d’air ont beaucoup de mal à se mélanger car elles ont des densités différentes) et donner naissance à des perturbations.  

Les masses d’air sont de densités différentes, elles n’appuient pas de la même façon partout. La pression change donc d’une région à l’autre. C’est ainsi que l’on peut distinguer les anticyclones, zones de haute pression, et les dépressions, zones de basse pression.

On va avoir 2 anticyclones aux pôles, une chaîne de dépressions vers 60°N et S, une chaîne d’anticyclones vers 30°N et S (notre anticyclone des Açores), et les grandes dépressions équatoriales, le tout animé d’un mouvement Ouest-Est.

Anticyclone 

Un anticyclone est une vaste zone, le plus souvent de forme arrondie, où les pressions sont hautes. Sur les cartes météo, un anticyclone est repéré par des isobares qui s’emboitent indiquant que la pression atmosphérique augmente de la périphérie vers le centre. La pression atmosphérique est plus forte qu’ailleurs dans une anticyclone, car il existe à cet endroit une surcharge d’air qui provient des couches supérieures de l’atmosphère. Dans un anticyclone l’air descend, ce qui a pour effet de créer un poids supplémentaire à tous les étages. Comme la nature est toujours à la recherche de l’équilibre, l’anticyclone rejette continuellement de l’air pour en réduire l’excédent. La descente d’air qui habite un anticyclone a pour conséquence le réchauffement et assèchement de l’air par compression. On a donc création de beau temps par réduction importante, souvent totale, de nuages. Pourtant il ne fait pas toujours aussi beau qu’on le souhaiterait sous son influence. En saison froide, il peut se constituer, justement parce que le ciel est dégagé, des nappes d’air froid à sa base, avec des inversions de températures qui emprisonnent des brouillards ou nuages bas (mer de nuages). Ainsi, dans ses 1000 à 1500 premiers mètres, les temps est souvent tristounet, alors qu’il fait beau au-dessus.

Source : « Petit manuel de météo montagne » Jean-Jacques Thillet / Dominique Schueller

Dépression

Une dépression est l’inverse d’un anticyclone. Les isobares qui la représentent montrent une décroissance de la pression de la périphérie vers le centre : l’air entre dans la dépression. En contre partie, il s’en échappe vers le haut : elle induit un mouvement ascendant d’ensemble, qui refroidit son air, fabrique des nuages et globalement du mauvais temps. Quand le baromètre baisse, il informe qu’une dépression approche, avec ses conditions la plupart du temps défavorables. La hausse du baromètre indique son éloignement, donc une amélioration.

Source : « Petit manuel de météo montagne » Jean-Jacques Thillet / Dominique Schueller

Anticyclones et dépressions créent du vent 

Comme la nature a tendance à chercher l’équilibre, elle fait en sorte de faire qu’un surplus d’air d’une zone, se déverse dans une zone où il en manque. L’air sort d’un anticyclone pour rentrer dans une dépression. Comme les deux sont animés d’un mouvement de rotation, l’air, donc les vents, vont non pas se déplacer de façon rectiligne, mais en tournant. Le vent tourne autour des anticyclones dans le sens des aiguilles d’une montre, et dans le sens inverse des aiguilles d’une montre autour d’une dépression (c’est l’inverse dans l’hémisphère Sud).

Le vent est d’autant plus fort que le contraste est grand entre l’anticyclone et la dépression. Sur les cartes météo, pour une zone donnée, plus les isobares sont rapprochés, plus la différence de pression est grande sur cette zone, et plus les vents seront forts. Lorsque la pression varie très peu sur de grandes surfaces, on parle de marais barométrique. On peut faire l’analogie avec les courbes de niveau sur une carte IGN. Plus les courbes de niveau sont rapprochées, plus la pente est raide, et plus on peut imaginer qu’un fluide comme de l’eau ou de l’air va descendre rapidement.

Source : « Petit manuel de météo montagne » Jean-Jacques Thillet / Dominique Schueller

Isobare : une isobare est une ligne qui relie tous les points de même pression atmosphérique. Tout comme une courbe de niveau unit tous les points de même altitude.

Perturbations

Les masses d’air à températures contrastées, du fait de leur densité, ont du mal à se mélanger. Elles rentrent en contact sur des surfaces profondes de quelques kilomètres que l’on appelle des fronts. C’est au niveau de ces fronts que se créent les perturbations. Il existe 2 types de fronts : les fronts chauds et les fronts froids.

Un front froid, c’est une masse d’air froid, donc plus dense, qui va avancer dans une masse d’air plus chaud en la repoussant et la soulevant. Ceci va créer des nuages au contact des 2 masses d’air.

Un front chaud, c’est une masse d’air chaud qui va s’élever au-dessus d’une masse d’air plus froid et la repousser devant elle. Des nuages vont également se créer au contact des deux masses d’air. 

Les nuages formés par un front froid et un front chaud ne sont pas les mêmes.

Un front froid va générer des nuages puissants, cumulus (Cu) ou cumulonimbus (Cb), noyés souvent dans des nuages denses en couche, nimbostratus (Ns), porteurs d’averses, d’orages aussi (en été surtout).

Sur un front chaud vont se succéder sur plusieurs centaines de kilomètres des nuages paisibles. Premiers signes, loin devant le front : les cirrus (Ci). Le voile s’étend avec des cirrostratus (Cs), s’épaissit avec des altostratus (As) pour aboutir au nimbostratus (Ns) et à ses précipitations tranquilles et durables (neige en montagne, pluie en plaine).

Un front froid se déplace plus vite qu’un front chaud. Il arrive donc parfois que ce dernier soit rattrapé par le front froid. Tout l’air chaud va être propulsé en altitude. C’est ce que l’on appelle un front occlus. 

petit manuel de météo montagne - Jean-Jacques Thillet / Dominique Schueller

Altimètre

Un altimètre est également un baromètre puisqu’il mesure la pression atmosphérique tous les deux. Le premier la mesure pour indiquer une altitude, le second la mesure pour indiquer une évolution de la pression pour prévoir le temps qu’il va faire.

La pression atmosphérique est la pression exercée, à un endroit précis, par une colonne d’air partant du sol et s’étirant jusqu’au sommet de l’atmosphère. La pression se mesure à l’aide d’un baromètre et s’exprime en hectopascal (hPa). Un hectopascal équivaut à 100 Pascals (Pa) ou encore 1 millibar, soit 0,001 bar.

Plus nous nous élevons en altitude, moins le poids de cette colonne d’air est important, donc moins la pression atmosphérique est importante. La pression atmosphérique est beaucoup moins importante à 3000m qu’au niveau de la mer.

En conditions stables, lorsque votre altimètre monte, le baromètre descend. Si vous restez au même endroit, vous passez la nuit au refuge par exemple à 2000m, et que le lendemain matin votre altimètre indique 2050m, cela signifie que la pression atmosphérique a baissé. Le temps va vers une dégradation. Si votre altimètre indique 1950m, cela signifie que la pression atmosphérique a monté. Le temps va vers une amélioration.

Petit moyen mnémotechnique : lorsque vous parlez de l’indication de votre altimètre à un point donné Baisse = Beau ; Monte = Mauvais

Un altimètre étant également un baromètre, il est important de le ré-étalonner dés que vous en avez la possibilité. Lorsque vous êtes sur un point dont vous connaissez l’altitude de façon certaine.