1 - Les refuges de montagne
Les premiers refuges de montagne sont d’abord apparus sur les grands cols, lieux de passage pour les voyageurs qui effectuaient la traversée des massifs, car à l’origine le refuge était un lieu où l’on se retire pour échapper à un danger, ou bien se mettre à l’abri.
L’histoire des refuges appartient à l’histoire de l’alpinisme, en accompagnant la conquête progressive des sommets. Les cabanes de bergers et les abris sous roche sont utilisés en premier, puis on aménage petit à petit ces refuges naturels en construisant les murs avec les pierres trouvées sur place.
En France, le premier refuge de montagne fut construit en 1793 sur le site du Montenvers (au pied de la Mer de Glace), mais la plupart ont vu le jour durant la deuxième moitié du 19ème siècle. Il s’agissait alors le plus souvent d’abris rudimentaires, type cabanes de bergers, équipés de couchages collectifs.
Le Club alpin français entreprit dès sa création en 1874 la construction de nombreux refuges. Il gère aujourd’hui un peu plus d’un tiers du parc des refuges de montagne, soit 120, principalement situés dans les massifs des Alpes et des Pyrénées.
La vie au refuge :
Il y a environ 300 refuges en France ouverts au public, ils appartiennent soit à la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne (anciennement CAF), soit à des structures publiques (communes, parcs …). Il existe aussi quelques établissements strictement privés.
En période hivernale et hors gardiennage, certains refuges restent en partie accessibles dans des conditions de confort minimales.
Autrefois sans formation particulière hormis leur solide expérience du milieu montagnard, les gardiens de refuge sont désormais professionnalisés et progressivement devenus de véritables agents de développement du territoire.
Comme toute communauté, les refuges ont leurs règles de vie et leurs usages communs ou spécifiques qu’il est important de connaître avant d’y séjourner.
La réservation et le contact :
Le nombre de places d’hébergement dans les refuges est variable mais souvent plutôt limité.
Il est donc important d’effectuer sa réservation, le plus longtemps en avance par rapport aux dates du séjour envisagé, en particulier l’été période de haute fréquentation.
Cette réservation pour les refuges les plus importants se fait aujourd’hui le plus couramment via les sites internet comme :
refuges.info.fr ; ffcam.fr ; gites-refuges.com ; refuges-montagnes.com..
Le contact direct par téléphone avec l’équipe du refuge (si gardé), ou l’organisme gestionnaire (OT, commune, parcs …) est également possible pour les structures moins importantes.
Lors de la réservation, il convient de bien préciser sa demande : dates du séjour, nombre de personnes (adultes/enfants), type hébergement souhaité, alimentation ou pas, …
Comme il faut s’assurer que les prestations correspondent bien à votre attente, encore une fois, même si beaucoup sont rénovés les refuges ne sont pas des hôtels.
Hébergement : Les refuges de montagne proposent parfois des chambres privatives mais c’est encore rare, et le plus couramment ils sont équipés de dortoirs de plus ou moins grande capacité, de quelques dizaines de places à plus d’une centaine .
Il est aussi parfois possible de trouver un emplacement à l’extérieur dans la zone réservée au bivouac (quand elle existe).
Dans la plupart des hébergements, pour le couchage les couvertures sont fournies, mais en complément il est conseillé d’apporter son sac, ou tout au moins un drap de sac.
Repas : pris à table en salle commune, dans cet espace de convivialité c’est généralement le meilleur moment pour partager avec les autres convives sa passion de la montagne.
Les repas peuvent être également pris dans une salle dite « hors sac », si vous avez choisi l’autonomie mais c’est plutôt déconseillé.
La nuit : Généralement, les montagnards se couchent tôt, et se lèvent à l’aube (ou bien avant), Il faut par précaution protéger son sommeil (boules Quiés, …) qui en dortoir sera de toute façon léger.
Le gardien se charge le plus souvent des réveils selon votre demande, mais la grasse matinée est de toute façon exclue.
L’hygiène : La grande majorité des refuges et gîtes de montagne sont équipés de commodités, (toilettes, lavabos …) mais en nombre réduit ; les douches quand elles existent sont le plus souvent froides (parfois chaudes mais payantes).
Compte tenu des difficultés de ravitaillement de la plupart des refuges d’altitude, quel que soit le niveau de confort proposé il faut en permanence éviter de gaspiller l’eau, précieuse ressource vitale.
Attitudes à proscrire :
- Se promener en chaussures de randonnée à l’intérieur du refuge, une salle à l’entrée (sas) est prévue pour déposer ses chaussures, et mettre des chaussures d’intérieur type « crocs », souvent mises à disposition dans les grands refuges.
- Faire du bruit après 22 heures (extinction des feux), pour respecter le sommeil de ses voisins de chambrée qui peuvent se lever tôt.
- Utiliser son portable (pas ou peu de réseau) qu’il sera de toute façon difficile ou impossible de recharger (prévoir batterie secours).
- Laisser ses déchets, l’usage en montagne est d’être autonome, on quitte donc le refuge avec ses déchets, le plus souvent ils vous accompagnent jusqu’aux poubelles en bas dans la vallée.
En cas de désistement : Il faut impérativement faire part de cette décision d’annulation le plus tôt possible. Comme il est important de prévenir l’équipe des gardiens si durant la randonnée, des circonstances particulières (mauvaise météo, abandon, …) vous obligent à devoir annuler ou reporter votre nuitée.
2 - L'accueil des mineurs
Mise à jour du 09/01/2022
La législation en matière d’accueil de mineurs non accompagnés de leurs parents en refuges a évolué depuis mai 2019, avec une entrée en vigueur au 1er juillet 2019. Oui, d’accord, j’ai un peu de retard, j’ai gardé ça sous le coude un peu trop longtemps!!), mais l’important c’est que ce soit ici maintenant.
Un nouvel arrêté REF7 (REF comme « refuge ») du 10 mai 2019 modifie donc celui du 28 octobre 2014 dont je parlais dans la première partie de mon article que vous trouverez ci-dessous. Pour info, ce nouvel arrêté fait suite à la loi Montagne du 28 décembre 2016, article 83 portant sur l’accueil des mineurs en refuges.
La principale modification est que l’hébergement des mineurs est maintenant autorisé dans les refuges non-gardés, sous certaines conditions de sécurité évidemment que je vous invite à découvrir ci-dessous.
Article REF 7
Hébergement des mineurs
Modifié en dernier lieu par l’arrêté du 10 mai 2019
§ 1. L’hébergement des mineurs, en dehors du cadre familial, est autorisé dans les refuges gardés. Il est autorisé dans les refuges non gardés si les mineurs sont accompagnés d’une personne remplissant les conditions définies au § 3.
Le refuge doit disposer d’un équipement d’alarme conforme à l’article REF 38 (système d’alarme de type 4. Il comprend tout dispositif autonome de diffusion sonore : cloche, sifflet, trompe, bloc, autonome d’alarme sonore de type satellite associé à un interrupteur (dans ce cas, l’établissement doit disposer de piles ou d’accumulateurs en réserve), etc. Ce système doit être adapté au refuge et son installation doit être soumise à l’avis de la commission de sécurité. En complément, le refuge doit être équipé d’un ou plusieurs détecteurs de fumée (tels que des détecteurs autonomes avertisseurs de fumée) ainsi que des détecteurs de monoxyde de carbone (si le refuge dispose d’un chauffage susceptible de produire un tel gaz)) et d’un système d’alerte conforme à l’article REF 39 (Le système d’alerte doit permettre, quelles que soient les conditions météorologiques, de prévenir les secours. C’est un élément essentiel pour assurer la sécurité des personnes en montagne.Le règlement de sécurité autorise tout moyen jugé suffisamment performant après avis de la commission départementale de sécurité. Le téléphone portable ne peut être accepté que si la couverture réseau au niveau du refuge est assurée y compris en cas de conditions météorologiques défavorables.)
L’hébergement des mineurs est autorisé au rez-de-chaussée. Il n’est autorisé dans les autres niveaux que si le niveau où les mineurs sont hébergés dispose d’un escalier protégé ou d’une sortie donnant directement sur l’extérieur.
§ 2. En situation d’inaccessibilité des secours, notamment en raison des conditions climatiques prévisibles, en complément des dispositions mentionnées au paragraphe 1, les refuges doivent disposer d’un espace clos dans les conditions fixées à l’article REF 21 (cet article défini les caractéristiques du volume-recueil. Ce dernier est un espace destiné à servir de lieu de repli en cas d’incendie quand les conditions climatiques ne permettent pas d’attendre les secours à l’extérieur. Le refuge doit disposer d’un volume-recueil intégré au refuge, en capacité de protéger la totalité des occupants du refuge pendant 2 heures en cas d’incendie OU d’un volume-recueil constitué d’un bâtiment distinct distant de huit mètres au moins en capacité d’accueillir la totalité des occupants du refuge voisin.)
§ 3. Dans les refuges non gardés, l’accompagnateur des mineurs doit s’informer auprès de l’exploitant, du gestionnaire ou du propriétaire des spécificités du lieu d’hébergement. Il doit recueillir des informations portant sur :
- l’espace clos de mise à l’abri lorsqu’il existe, les issues, les locaux techniques et les organes de coupure des fluides ;
- les moyens de secours du refuge (détecteurs d’incendie, détecteurs de monoxyde de carbone, équipement d’alarme et extincteurs) et les dispositions permettant de s’assurer de leur fonctionnement.
L’accompagnateur doit :
- être instruit à l’utilisation des moyens de secours, à la prévention incendie et à la conduite à tenir pour la mise en sécurité d’un groupe de mineurs lors d’un incendie en refuge ;
- informer les mineurs sur la conduite à tenir en cas d’incendie ;
- posséder des piles ou des accumulateurs pour pallier le déchargement de ceux de l’équipement d’alarme et des détecteurs d’incendie ou de monoxyde de carbone ;
- posséder un moyen d’alerte adapté au lieu (téléphone portable si la couverture réseau est suffisante, radio permettant de contacter les secours ou téléphone satellite).
§ 4. Le maire recense les refuges qui remplissent l’ensemble des conditions mentionnées au présent article. Sur la base de ce recensement, le préfet établit une liste départementale des refuges accessibles aux mineurs en précisant ceux qui le sont en situation d’inaccessibilité des secours. Cette liste est régulièrement tenue à jour.