Le Loup

Loup (Canis lupus)

Classification : Mammifère, Carnivore, Canidé

Critères de détermination du sexe

Le léger dimorphisme sexuel en faveur des mâles est rarement discernable en nature.

Confusions possibles

Il n’est pas aisé de distinguer, dans les conditions de terrain, un loup d’un chien d’une race morphologiquement proche, tel que le Berger allemand ou le berger Malamud, d’autant que les observations sont souvent furtives.Les animaux d’Italie ont un pelage à dominante grise, le devant des pattes antérieures charbonnées et présentent un masque facial blanc. Le dos peut aussi avoir des nuances plus foncées par rapport à la partie inférieure du corps (notamment en hiver).

En Europe, le poids d’un mâle adulte varie de 20 à 40 kg, celui d’une femelle adulte de 18 à 30 kg. L’avant-train du loup est plus puissant que le chien, la poitrine plus profonde et la tête plus large et son allure est celle d’un animal « haut sur patte ». Les oreilles sont proportionnellement plus petites que celles d’un chien et plus écartées, la queue généralement plus fournie et plus courte.
Photo : R. Huboux ©

Il est impossible de distinguer un chien, d’un loup à partir d’une seule empreinte laissée dans la boue ou dans la neige. Une piste suivie sur plusieurs centaines de mètres et sur laquelle les individus marchent fréquemment à la queue leu-leu, la longueur du pas, ainsi que l’alignement de la voie sont de bons critères convergents de reconnaissance.

 Caractères biologiques

Régime alimentaire

Un adulte consomme en moyenne de 2 à 4 kg de viande par jour. Un repas important (jusqu’à 8 kg en une seule prise) peut être suivi de un à trois jours de jeûne.
Opportuniste, le loup adapte son régime aux proies disponibles. Le Cerf élaphe (Cervus elaphus), le Chamois (Rupicapra rupicapra) ou l’Isard (R. pyrenaica), le Mouflon (Ovis ammon), le Chevreuil (Capreolus capreolus), le Bouquetin (Capra ibex), et le Sanglier (Sus scrofa) constituent ses proies principales. Il ne néglige pas pour autant des espèces plus petites comme les lièvres (Lepus europaeus et L. timidus) et les rongeurs, voire des oiseaux.
Le Loup peut aussi consommer des cadavres d’animaux, morts de maladie ou d’accident. Dans certaines régions pauvres en faune, il peut s’alimenter dans les décharges (zones agricoles espagnoles par exemple).
En zone d’élevage, il s’attaque également au bétail domestique, ovins essentiellement. La part relative des proies sauvages et proies domestiques dans le régime alimentaire est liée à leur abondance respective sur les territoires considérés mais aussi à leur plus ou moins grande facilité de capture. Des troupeaux regroupés et protégés par des chiens de protection peuvent être attaqués, mais le nombre de proies tuées par attaque diminue. Les techniques de chasse sont essentiellement des poursuites en meute après repérage des proies.

Activité

Le loup est actif toute l’année. Les pics d’activités journaliers se situent en début et en fin de journée. Un loup adulte peut parcourir une trentaine de kilomètres en une nuit. La couverture de neige n’a que peu d’influence sur les déplacements des loups, qui utilisent la totalité de leur territoire en effectuant une rotation sur les secteurs d’alimentation.

Le loup est un animal social vivant en meute. Les meutes sont composés de 3 à 8 individus le plus souvent en Europe occidentale (jusqu’à 12 en Europe de l’Est) avec une hiérarchie marquée entre les membres du groupe. Chaque meute occupe un territoire, d’une superficie d’environ 150 à 300 km2 en France ou en Italie. Chaque meute défend son territoire par des marquages olfactifs (urine, fèces) et sonores (hurlements).

Les limites de territoires fluctuent entre années. La composition de la meute se renouvelle régulièrement, certains individus dominés la quittant pour aller chercher un nouveau territoire. La dispersion a lieu surtout au printemps (période d’accouplement) et en automne (saison d’intégration des jeunes de l’année à la meute). Il s’agit surtout d’individus nés l’année précédente, mâles ou femelles. Les individus en dispersion peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant de se fixer, et ceci en quelques jours (distances de dispersion variant de 10 à 800 km).

Le système de colonisation par « taches » est caractéristique du loup : le nouveau territoire n’est pas forcément contigu d’un secteur déjà occupé. Il peut être séparé de la meute d’origine par plusieurs dizaines voir centaines de kilomètres laissant des espaces interstitiels qui seront comblés par la suite. Ceci explique certaines observations isolées loin des zones de présence permanente connues. Les individus en dispersion peuvent séjourner plusieurs mois dans un secteur avant de le quitter. Ainsi, les signalements de loups dans une région entre mars et novembre ne signifient pas qu’une meute est définitivement installée. La rapidité de déplacement d’un point à un autre, fait que l’espèce peut facilement passer inaperçue le long de son trajet de dispersion.

Reproduction et survie

La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 2 ans. Au sein d’une meute, seul le couple dominant (dit couple alpha) se reproduit habituellement, même si des exceptions existent. Le rut a lieu en février-mars et les naissances en avril-mai, après une gestation de 63 jours.

La portée unique, comporte de 3 à 5 jeunes. La mise-bas a lieu dans un abri naturel : terrier récupéré, abri sous roche, buisson épais ou souche renversée.

Les jeunes sont sevrés vers 2 mois et nourris ensuite de viande en partie régurgitée, rapportée par les adultes. Les louveteaux chassent avec le reste du groupe à partir de l’automne suivant leur naissance. En moyenne, un jeune sur deux n’atteint pas l’âge de maturité sexuelle. Durant la phase de colonisation d’espaces vacants, un fort potentiel de croissance des populations peut être observé (ex : 35% aux Etats unis, 25,5% en Scandinavie, 31% en France).

Lorsque tous les espaces vacants sont occupés, les populations sont plus stables. Le taux décroissance varie en moyenne entre 5 et 10% par an, dépendant en grande partie de la qualité alimentaire du site. Les modèles démographiques montrent qu’une population stabilisée dans l’espace peut soutenir des taux de mortalités de 35 % (seuil de croissance zéro).

Caractères écologiques

Opportuniste, le loup est un très mauvais indicateur de la biodiversité. Il se rencontre dans une grande variété de milieux, sous toutes sortes de climats, en plaine comme en montagne.

La situation passée du Loup en France illustre cette plasticité écologique puisque l’espèce était autrefois présente sur l’ensemble du territoire et se retrouvait ainsi aussi bien en plaine qu’en montagne.

Répartition géographique

Dans le monde

La répartition européenne actuelle du loup n’est plus qu’un pâle reflet de la répartition historique. Présent à l’origine dans toute la région holarctique, Afrique du Nord exceptée, le loup a disparu de nombreux pays d’Europe de l’Ouest à la suite de son extermination par l’homme.

En France, il a disparu peu avant les années 1940 (la dernière observation confirmée date de 1939). Dans les pays limitrophes, seuls l’Espagne et l’Italie possèdent aujourd’hui des populations de loups relativement importantes.

En Italie le loup occupe de façon discontinue toute la chaîne des Appenins, jusqu’en Sicile. L’espèce y est en expansion depuis une vingtaine d’années et les effectifs sont estimés sur le territoire italien à environ 500 individus.

Dans la Péninsule ibérique, il existe une population de loups d’environ 2000 individus dans le quart nord-ouest de l’Espagne et dans les zones proches du Portugal, en voie d’expansion par le sud et le sud-ouest via la Catalogne. Des animaux isolés ont été repérés en Navarre et en Aragon puis ont disparu. L’espèce est également présente dans le Pays-Basque espagnol. L’expansion constatée de cette population pourrait peut-être conduire à terme au retour du Loup dans les Pyrénées françaises.

Distribution de l’espèce en France

La réapparition du loup en France est due à due à l’extension progressive des populations italiennes le long de la chaîne des Appenins, depuis 25 ans.

Après l’observation confirmée de 2 animaux dans le Mercantour, en 1992, la colonisation s’est opérée selon les caractéristiques de dispersion « par tache » le long de la chaîne alpine française. En 2002, une présence permanente de l’espèce a été notée sur 10 massifs, tous situés dans les Alpes, à savoir le Parc National du Mercantour (Alpes-Maritimes), le massif du Queyras, du Béal-Traversier et de la Clarée (Hautes-Alpes), en Belledonne (Isère-Savoie), dans le Vercors (Drôme-Isère), et dans les Monges (Alpes de Haute Provence).

En dehors des Alpes, deux animaux ont été tués dans le massif central en 1995 et 1999, trois animaux différents ont été identifiés dans les Pyrénées orientales entre 1999 et 2000 et un autre tué dans les Vosges en 1994, tous de lignée italienne. Certains individus ont été observés plus au nord, jusqu’en Suisse en 1995, également de lignée « Italie ». Le loup occupe aujourd’hui tout le massif alpin et préalpin, et est présent également dans la partie orientale des pyrénées et dans le massif central en 2008.

 

Cet article a 4 commentaires

  1. BERTHOLET

    Bonjour,

    Je vous propose le site internet Loupfrance.

  2. Langevin

    J’ai vu que le loup était revenu en corse est ce une erreur ?

    1. Marie-Pierre

      Bonjour Anne, non, à ma connaissance et si je me réfère au site Férus ou l’observatoire du loup, il n’y a ps de loups en Corse. Je me demande bien d’ailleurs comment ils y seraient allés…) Bonne journée

  3. Anne langevin

    je me suis posée la même question =)!
    ok merci !!

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